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Canal synthétique de la IIème Internationale Situationniste Immédiatiste.

mardi 19 août 2014

Les mâchoires de la mort, ou l'horizon du désespoir comme Amor Fati du souterrain.

    


La révolution n'est pas un débat ou un cocktail mondain. Elle n'est pas une pétition de normalien. 

Rien d'authentiquement révolutionnaire ne peut sortir du centre hardware et software du système moderne, être reconnu et fêté par ces centres. Rien d'authentiquement révolutionnaire ne peut sortir des ministères,  des médias mainstream,  des universités et des grandes écoles sans les quitter, y compris dans ce qui nous fait encore plaisir ou penser, y compris l'essentiel du cinéma ou de l'art moderne.

L'idéologie du genre est un produit des universités américaines,  dont l'inscription annuelle peut valoir des dizaines de milliers de dollars. La French Theory est un produit des universités parisiennes. Aucun jeune noir de telle ou telle ville pourrie des US ne s'y intéresse. Ce sont les intellectuels bourgeois qui les parlent.

"Si un bourgeois dit du bien de toi, demande toi quelle faute tu as commise." Debord.

"La révolution n'est pas une dissertation ou un cocktail mondain : elle est un acte de violence." Mao.

Penser la révolte dissymétrique avec Gandhi n'est pas une école de la faiblesse ou d'indignation grandiloquente et stérile, mais la lucidité de comprendre qu'une véritable révolte ne peut être que très longue, âpre, amère même, comme furent l'effort opiniâtre et méthodique de Diderot ou de Marx.

Il n'est aucune voie facile. Et au fond, nous devons aimer l'âpreté et l'amertume, le couteau du vent de steppe et le rire de glace - par principe, par amour du destin. Car sans amour du destin, le révolté est cet homme qui finit par dire entre ses dents : un chien vivant vaut mieux qu'un lion mort.

Le Hagakure répond depuis toujours : "si le choix est entre survivre et mourir, il est préférable de mourir. Cela est de moins en moins compris, mais les choses sont très simples...L'homme noble est celui qui se bat sans espoir ni desespoir comme dans les mâchoires de la mort."

Le dernier espoir des hommes est sans naïveté aucune, ni morale, ni valeur, et porte la couleur de ténèbres. Il est au delà du désespoir,  comme la haute étincelle de l'âme est au delà de Dieu, de l'être - au delà du désert de l'homme, de la nuit obscure, et du nuage d'inconnaissance.


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